Toujours pas abonné ?

Soyez inspiré en recevant tous les trimestres le magazine des Industries Créatives

Connexion abonnés

Mot de passe perdu ?

The Point Newsletter

[contact-form-7 404 "Non trouvé"]

Sed ut perspiciatis unde omnis iste natus error.

Follow Point

Commencez à taper votre recherche ci-dessus et appuyez sur 'Entrer' pour lancer la recherche. Appuyez sur 'Echap' pour annuler.

Reprocolor ne perd pas le Nord

Imprimeur polyvalent, Reprocolor a profité de la dynamique des Jeux Olympiques de Paris 2024 pour tirer son épingle du jeu. Il faut dire que depuis 40 ans, le multi-spécialiste a su s’adapter à l’évolution du marché, tout en conservant la même recette : ancrage local, sens du conseil et machines haut de gamme.

On aperçoit leur dernière production depuis la route, quelques minutes après avoir quitté la gare de Lille Europe. Reprocolor a profité de la délocalisation des matchs de basket des Jeux Olympiques de Paris 2024 et de la confiance de la Métropole Européenne de Lille (MEL) pour imprimer et poser une vitrophanie spécial J.O. sur le siège de l’établissement public. Un projet ayant demandé plusieurs semaines de travail. « Les fenêtres du bâtiment sont toutes de dimensions différentes et elles possèdent un montant d’une quinzaine de centimètres sur lequel on ne peut rien poser. Nous avons donc réalisé une maquette pour que le client se projette. Il existait un risque que la vitrophanie soit visible et esthétique selon certains angles, et parfois moins », détaille David Trinel, président de Reprocolor. Une fois le projet validé, les équipes n’étaient pourtant pas au bout de leur peine. « Les vents violents au printemps nous ont obligé à réaliser la pose en quatre fois au lieu d’une, malgré la mobilisation de notre dizaine de poseurs. »

En 2022, pour le départ d’une étape du Tour de France, la collectivité locale avait déjà sollicité l’imprimeur pour un projet, mais le dispositif de communication était moins ambitieux et plus facile d’accès. Les Jeux Olympiques représentent un challenge d’une toute autre ampleur pour Reprocolor. Au moment de notre visite, début juillet, il reste encore à faire un pavoisement en périphérie du stade Pierre Mauroy et un gros projet à mener à Dunkerque.Mais on remarque que les panneaux sont déjà imprimés et stockés dans l’atelier, prêts à être posés. Si l’évènement planétaire met à l’honneur les différents savoir-faire de Reprocolor, la direction reste modeste. « Les J.O. nous permettent de beaucoup communiquer, mais cela ne représente pas une carte de visite exceptionnelle, car il n’y a rien de très complexe dans les demandes. Et si les projets prennent du temps, on n’agit qu’en local, pas avec le comité d’organisation », souligne M. Trinel.

L’ancrage local n’est pas un vain mot pour Reprocolor. Tous leurs clients ou presque opèrent dans la région des Hauts-de-France. L’imprimeur, qui génère 11 millions d’euros de chiffre d’affaires, a la confiance d’importantes collectivités, telles que la ville d’Arras et la région. Mais ce n’est pas tout. Un grand nom comme Leroy Merlin siège à quelques kilomètres du site de production principal de Reprocolor, implanté à Hallennes-lez-Haubourdin (Nord), à une vingtaine de minutes de Lille. Les PLV de tous les magasins français de la chaîne de bricolage et d’aménagement sortent d’ici. En complément, toujours pour agir en proximité et avec réactivité, Reprocolor possède trois agences, à Arras (Pas-de-Calais), Amiens (Somme) et Reims (Marne). 

EFFORT D’INVESTISSEMENT

Créée en 1984 sur la base d’une offre de reprographie, Reprocolor évolue à présent bien loin de son activité initiale. Sur les 2 800 m² de son site lillois, on ne sait où donner de la tête, tant les machines en tous genres pullulent. Une imposante Agfa Jeti Tauro H3300 UV Led attire inévitablement le regard. L’entreprise possédait déjà une Jeti Tauro 2500, et Reprocolor a investi en février dernier dans un modèle plus performant. Car, ici, l’impression à plat représente 120 000 m² de production par an, pour autant de supports souples, rigides, affiches, PLV, ou signalétique, alimentée notamment par un service de web to print. L’entreprise a aussi récemment investi dans une Agfa Avinci et dans des tables de découpe Kongsberg pour ses agences d’Amiens et Reims.

« Gérer les J.O. avec nos anciennes machines aurait été impossible, car le nombre de mètres carrés imprimés a été multiplié par dix. On a toujours eu une volonté farouche de ne pas être en pleine capacité sur nos matériels, afin de servir nos clients avec réactivité et qualité », martèle Guillaume Delbeck, directeur commercial et marketing. Quant à l’impression petit format, elle n’est pas en reste. Au cours des derniers mois, Reprocolor s’est offert une chaîne de production totalement automatisée pour son offre d’autoédition littéraire « The Book Edition », de la presse numérique au matériel de découpe.

La direction possède une idée bien précise pour sa politique d’investissements machines. « Quand on a acheté une MGI JETVarnish il y a six ans, on s’est posé la question de sa rentabilité, mais on l’a vite balayée, en se disant qu’il fallait se démarquer de la concurrence, justifie David Trinel. Cette machine n’a jamais fait gagner d’argent à Reprocolor sur ses performances intrinsèques. En revanche, elle draine de la notoriété. Les investissements machines deviennent un argument marketing et commercial. »

Les médias utilisés pour l’impression aussi. Reprocolor s’engage depuis peu dans une démarche d’évangélisation des supports éco-responsables auprès de ses clients et prospects, à l’image du SmartBond. Pour ce faire, un catalogue spécifique va être mis à disposition, couplé à une box de démonstration, incluant un discours pédagogique sur les labels et certifications. Des fournisseurs partenaires seront aussi invités à prendre la parole lors de webinaires au sujet de ces alternatives, afin d’éclairer les choix. Le tout dans le cadre d’une certification AFNOR, attendue par l’imprimeur sur le premier semestre 2025.

INTERNALISER À TOUT PRIX

Les 80 salariés de Reprocolor sont pleinement mobilisés sur les sujets RSE, à la faveur de formations régulières. Et de manière plus générale, l’entreprise mène des actions pour faire monter en compétences ses employés via deux axes, comme l’explique le directeur général Marc Lavens :« Le premier consiste à accompagner nos responsables et futurs responsables dans leur management, par une formation interne ou avec un cabinet partenaire. Le second est d’anticiper les besoins futurs sur nos équipements de production et former nos collaborateurs à de nouvelles technologies. »Ainsi, des employés historiques chargés de l’activité de reprographie sont désormais en mesure d’ennoblir des documents.

Cette recherche de polyvalence des collaborateurs contribue à la maîtrise de l’ensemble des projets en interne. De l’impression à la pose, en passant par la finition et la découpe, Reprocolor assure toutes les étapes, de A à Z. « Cette large palette métiers, assurée exclusivement par des salariés Reprocolor, représente une force indéniable aux yeux de nos clients. Cela les rassure sur notre réactivité et notre capacité à répondre aux urgences, et sur les possibilités de prestations sur-mesure », affirme Guillaume Delbeck.

Le flux de production et le développement de Reprocolor sont tels que l’entreprise va investir dans un nouvel ERP, métier et non plus standard, pour un meilleur suivi des commandes. Et dans quelques mois, un nouvel atelier sera inauguré à quelques mètres de l’existant, afin de séparer les activités d’impression grand et petit format. L’objectif : gagner en fluidité logistique dans les productions, augmenter le confort des employés et offrir la perspective d’étoffer le matériel.

Pour la suite, l’imprimeur ne s’interdit rien. « Il faut rester cohérent sur nos savoir-faire, avance David Trinel. On ne va pas se mettre à faire du marquage de t-shirts ou verser dans un modèle mass-market sans notion de conseil. Pour autant, on reste ouvert à la croissance externe, par l’intégration d’une société maîtrisant un métier connexe au nôtre ou par l’investissement dans une nouvelle technologie. Nous disposons d’une trésorerie très saine, alors quand un mouvement s’imposera, ce ne sera pas un problème. »

Source des visuels : Reprocolor.

Détenteur d’un MBA en Management stratégique (Université Laval, Canada) et d’une Maîtrise de gestion (Paris IX Dauphine), Bertrand Genevi possède dix ans d’expérience dans les médias (L’Express, 20 Minutes) et en agence de communication (Hopscotch).