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    Métropole, print sur la ville

    Après plusieurs mois de réorganisation et des investissements stratégiques, Métropole se stabilise et fonctionne désormais à plein régime. Projet après projet, l’entreprise francilienne, spécialiste de la mise en scène grand format, démontre sa capacité à gérer une campagne de communication urbaine de A à Z, de l’idéation à la pose, en passant par l’étude technique et l’impression.

    On aperçoit leurs toiles XXL depuis le boulevard périphérique. Disney, Amazon, Microsoft : les plus grandes marques s’arrachent cet emplacement stratégique de la communication grand format, visible de jour comme de nuit. Il faut dire que, chaque jour, 400 000 véhicules sont exposés aux campagnes installées à l’emplacement « 4 Wilson », au nord de Paris. Ces bâches qui valent de l’or ne viennent pas de très loin. C’est à Gennevilliers, aux portes de la capitale, que Métropole produit et pilote des campagnes de communication en série, depuis plus de 20 ans : 300 000 m² de bâches, d’adhésifs et de supports rigides sont imprimés chaque année dans l’atelier.

    CHANGEMENT DE DIMENSION

    L’actuel président de Métropole, Gary Blumenfeld, connaît parfaitement les rouages de l’entreprise : il l’a intégrée en tant que stagiaire, il y a 18 ans. Aux commandes depuis mars 2021, le quarantenaire a depuis engagé une réorganisation profonde de Métropole. Sous sa houlette, l’entreprise a changé de visage, entre départ d’associés historiques et investissements tous azimuts.

    Le rachat de Stratus, spécialiste de la conception, fabrication et pose de structures sur-mesure intégrant des toiles tendues, en novembre 2022, représente une brique essentielle du nouveau Métropole. Avec cette acquisition, la société a en effet gagné un bureau d’études, un atout précieux pour la conquête de nouveaux marchés. « Pour répondre à une consultation, on envoie un dossier complet avec le plan 3D de la façade, chaque accroche de la structure et la position précise de chaque boulon. Cette maîtrise technique rassure les clients », affirme M. Blumenfeld. Elle permet aussi, par exemple, d’installer sans difficulté des toiles sur une façade classée, en utilisant des vérins plutôt que de percer.

    Fort de solutions clés en mains, Métropole s’affirme aujourd’hui comme un prestataire de services, plus qu’un imprimeur stricto sensu, en capacité de gérer les projets de communication de A à Z, de l’idéation à la pose, en passant par l’étude technique et l’impression. Avoir un interlocuteur unique, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur, plaît au marché. D’autant plus que Métropole conserve une taille raisonnable, avec 65 collaborateurs, ce qui lui offre réactivité et agilité. Comme le résume Nicolas Faure, directeur général adjoint, « nous ne sommes plus des artisans, mais pas encore un industriel. »

    UN ATELIER EN ORDRE DE MARCHE

    En mai 2023, l’entreprise a investi dans une imprimante EFI Vutek Q5R+. La direction souhaitait acquérir un mode de production facilitant la réalisation d’un rétroéclairage sélectif sur toile. « Avant cet achat, nous devions imprimer la toile, la retourner et appliquer un occultant au dos. Mais cela manquait de précision et le temps de confection était très long. Aujourd’hui, on réalise ces opérations directement en impression », se félicite Gary Blumenfeld.

    Le secteur automobile (Renault, Volvo) se montre particulièrement friand de cette technologie, mais ce n’est pas le seul. La production audiovisuelle en profite aussi. Pour le tournage parisien d’une série américaine à succès, Métropole a imprimé une grande toile décorative, utilisable de jour comme de nuit. « Quand le soleil tombe, la production allume des sources lumineuses à l’arrière de la toile et certaines fenêtres s’illuminent. Et de jour, une couche un peu plus foncée n’apparaît qu’avec la lumière du matin », précise Nicolas Faure.

    Une autre EFI, la FabriVU 520, une solution de sublimation de 5 mètres de laize, tourne également dans l’atelier. Elle permet notamment de réaliser les décors XXL des défilés de mode. Deux imprimantes HP Latex, les modèles 3600 et 360/370, font aussi partie du parc-machines. Elles sont utilisées pour imprimer les toiles installées dans les cinémas et les adhésifs destinés au monde du retail. Une solution de découpe Fotoba complète le dispositif.

    Enfin, l’entreprise a déployé un ERP MultiPress en janvier 2024. L’objectif : optimiser le flux administratif et de production de manière efficace et fiable. « On a voulu regrouper notre ERP et notre CRM sur une seule plateforme pour éviter une double saisie et gagner en précision. On dispose aussi d’un planning en ligne permettant à nos clients de suivre l’avancée de leur projet », explique M. Blumenfeld.

    Si Métropole a largement investi au cours des derniers mois, l’entreprise s’est aussi délestée d’une machine pour laquelle le modèle économique était difficile à trouver. Son imprimante 3D Massivit a été revendue en 2022. « On a réalisé de beaux projets, mais sans intégrer la finition, le modèle industriel est compliqué à trouver dans la publicité, regrette le dirigeant. L’impression 3D se destine plutôt au prototypage, dans l’automobile ou l’aviation. » 

    L’ÉNIGME DES JEUX OLYMPIQUES

    Forte d’un parc performant, l’entreprise veut aujourd’hui renforcer sa présence dans l’habillage de bâtiments. Le retail représente aussi un axe de développement. L’activité photo va s’enrichir avec de nouvelles expositions annoncées et sur la partie régie publicitaire, le maillage devrait s’accentuer avec de belles adresses.

    Métropole table sur une croissance à deux chiffres et un atterrissage à 28 millions d’euros pour l’année en cours.

    Il est encore trop tôt pour déterminer si les Jeux Olympiques de Paris 2024 auront un impact important sur le chiffre d’affaires de Métropole. La rumeur veut qu’un million de mètres carrés d’impression soit attendu, mais de nombreux contrats ne seront probablement débloqués qu’au dernier moment. C’est là où l’agilité et la capacité de production de Métropole devraient constituer des atouts afin de séduire le comité d’organisation de l’évènement. « On espère qu’ils feront le choix d’une production locale en sélectionnant un prestataire parisien », plaide Gary Blumenfeld.

    En attendant, dans un contexte où certains se plaignent de la « pollution visuelle » en milieu urbain induite par la publicité, le dirigeant met en avant la génération de revenus permettant de rénover le patrimoine architectural de Paris, en allégeant la note des travaux. « L’installation d’une toile publicitaire a par exemple permis au propriétaire du cinéma Le Grand Rex de réaliser des travaux plus ambitieux que prévu initialement. La façade rénovée s’inspire de celle du bâtiment originel de 1932, aux influences Art déco. C’est grâce à la publicité que ce lieu a retrouvé son lustre d’antan. »


    Exposition Invader Space Station

    C’est dans les anciens locaux du journal Libération, dans le 3ème arrondissement de Paris, qu’Invader, figure internationale du street art, expose des centaines d’œuvres, jusqu’au 5 mai 2024. Un projet d’envergure auquel Métropole a participé en imprimant 500 m² de toiles en sublimation ainsi que 110 m² d’adhésifs.

    Stade de France 

    Métropole est la régie publicitaire des toiles du Stade de France depuis 2019. L’entreprise dispose de neuf toiles géantes, pour une surface totale de plus de 2700 m², visibles depuis l’A1 et l’A86, offrant aux annonceurs une visibilité record.

    Printemps Haussmann 

    Métropole gère l’espace publicitaire affiché sur le Printemps Haussmann depuis 2011. Cinq toiles de 55 m² ornent le grand magasin de référence de la mode et du luxe. 

    Source des visuels : Métropole.

    Détenteur d’un MBA en Management stratégique (Université Laval, Canada) et d’une Maîtrise de gestion (Paris IX Dauphine), Bertrand Genevi possède dix ans d’expérience dans les médias (L’Express, 20 Minutes) et en agence de communication (Hopscotch).