Il pétille d’énergie et de bonnes idées. Guillaume de Sousa est responsable éco-conception chez Loire Impression. Il est aussi un formidable porte-drapeau de l’imprimerie moderne. En poste depuis 4 ans dans l’atelier saumurois, il ne ménage pas ses efforts pour casser les idées reçues sur son métier et aide son entreprise à se construire un avenir durable. Une rencontre inspirante et réjouissante.  

Du Guide de la communication responsable de l’ADEME à celui de Decathlon, en passant par le rapport d’activité de l’Établissement public, le palmarès de l’imprimeur Loire Impression est un juste retour sur investissement. Comme tout le secteur de l’imprimerie avec lui, l’atelier saumurois n’a en effet pas échappé à la crise. Confronté, comme ses confrères, à des communicants perfusés au digital, pour qui imprimer un document revenait à jeter de l’argent par les fenêtres, il a vu ses commandes fondre au soleil. « Il y a 4 ans, quand je suis arrivé dans l’entreprise, il faut avouer que le digital était en plein eldorado et le print, plus proche du Mordor (fief inhospitalier du seigneur des ténèbres Sauron dans Le Seigneur des Anneaux de J.R.R.Tolkien, ndlr) », se souvient, avec humour, Guillaume de Sousa, « passionné de print de père et fils », mais également responsable éco-conception chez Loire Impression.

Pour qui s’intéresse à l’avenir des métiers de l’impression et fait un peu de veille en ligne, Guillaume de Sousa n’est pas un inconnu. Bourrés d’informations, ses posts sur LinkedIn cumulent les « like » et les commentaires tant ils répondent aux enjeux du moment pour les métiers du print. Guillaume croit au partage de bonnes pratiques et en fait profiter toute sa communauté. Ce faisant, il permet à son entreprise de développer une réelle notoriété en tant qu’entreprise engagée et responsable.

UNE CHEFFE D’ENTREPRISE VISIONNAIRE

Créée en 1996 avec deux associés, l’imprimerie Loire Impression doit son existence à la persévérance et au courage d’une femme, Nathalie Maindrou, son actuelle présidente. Sensible à l’écologie en milieu industriel, alors que le terme n’en était qu’à ses balbutiement à la fin des années 1990, Nathalie Maindrou va investir massivement dans une stratégie durable dès sa reprise de l’entreprise. Les encres végétales sont systématisées pour l’offset, les produits chimiques sont peu à peu supprimés, les papiers utilisés sont tous certifiés, le recyclage devient naturel. Parallèlement, les investissements se multiplient permettant à l’atelier d’impression de s’équiper de machines à la pointe de l’innovation – avec un département grand format en cours de développement actuellement – et au studio graphique de prendre de l’ampleur.  Parallèlement, de nombreuses distinctions – ISO 14 001,Imprim’Vert, Print’Ethic, PEFC, etc. – reconnaissent l’engagement de l’entreprise qui ne cesse de grandir, passant de 3 à 23 salariés en l’espace de 20 ans.

NOUVEAUX RÉCITS

Sa force, Loire Impression la tient de ses convictions pionnières et de sa capacité à proposer de nouveaux récits à son marché. En tant qu’« imprimeur en transition local et engagé », elle suscite l’intérêt d’entreprises engagées dans la même transformation et en quête d’expertise, à l’instar d’un Decathlon qui a porté son projet de guide de la communication responsable pendant plus de deux ans. Enquête d’expression des besoins, ateliers de co-construction des contenus, publication d’un site intranet dédié pour aboutir à l’édition du guide, la marque a pris le temps de bien faire les choses. « Nous avons eu le temps !  C’est « le » game changer quand tu veux rendre un projet le plus responsable possible. Et nous avions carte blanche sur l’éco-socio-conception du support : calcul des émissions CO2 du support (SCOPE 1,2 et 3), optimisation de la gâche papier, impression au plus juste du besoin, choix du papier (100 % recyclé, fabriqué en France, Blauer Angel, FSC)… », précise Guillaume de Sousa, ravi d’avoir pu mener ce projet à son terme.

« J’ai même eu la chance de pouvoir rédiger toute une page consacrée au print responsable, histoire de donner quelques astuces aux chargés de communication de la marque pour réduire leur impact », poursuit le responsable.

Mais pourquoi une marque comme Decathlon sort-elle son propre guide ?« L’objectif était de donner les outils nécessaires aux communicants du groupe pour porter un message clair, engagé et parfaitement aligné avec la stratégie de la marque. Que demander de plus ? », répond Guillaume de Sousa.

LE RETOUR EN GRÂCE DU PAPIER

Faut-il voir pour autant dans cette initiative de Decathlon le début d’un dégel des relations des imprimeurs avec les communicants ? « On observe, de fait, depuis quelques temps, un vrai twist chez les communicants, avec un retour en grâce du papier. Comme si les arguments que nous martelons depuis des années trouvaient enfin un écho favorable. Je vois plusieurs raisons à cela : des dépenses en hausse dans le digital pour un impact qui s’amenuise et des réseaux sociaux qui rendent leurs algorithmes intenables ; une belle impression marquera également plus les esprits qu’une campagne digitale car elle permettra à la fois de jouer sur l’émotion et la mémorisation ; beaucoup de marques font aussi le choix de monter en gamme pour se démarquer et il faut avouer que le papier reste la meilleure solution. Il n’y a jamais eu autant de papiers d’exception… En enfin, last but not least, l’aspect environnemental évidemment, le numérique n’est pas aussi vertueux qu’on le pensait, quand le papier, lui, marque des points », argumente Guillaume de Sousa.

Source des visuels : Loire Impression – Coralie Pilard.