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    Semios, un partenariat école-entreprise durable

    Confier sa dynamique d’innovation à de jeunes ingénieurs fraîchement émoulus de l’école, c’est le pari qu’a fait Semios, il y a 5 ans. Un choix stratégique qui porte aujourd’hui ses fruits. L’enseigniste breton, qui fait partie des trois plus gros acteurs français du secteur, vient de lancer un nouveau système de solarisation pour les enseignes, qui ne consomme que de l’énergie solaire.

    Sur le papier, Semios n’a rien d’une start-up. Il en a pourtant l’agilité et la fraîcheur d’esprit. L’enseigniste breton, qui fait partie des trois plus gros acteurs français du secteur, vient de lancer un nouveau système de solarisation pour les enseignes, qui ne consomme que de l’énergie solaire.Conçu pour s’adapter à tous types de structures, neuves ou existantes, ce nouveau procédé a vu le jour au sein du Sign’Lab, la plateforme collaborative mise en place par l’entreprise il y a 5 ans, dont l’objectif est d’imaginer et de développer de nouveaux produits, dans les domaines de l’enseigne, de la signalétique et de la décoration.

    Une bouffée d’air frais

    Le Sign’Lab est un service de R&D un peu particulier, ouvert sur les collaborations extérieures. Chez Semios, ce sont de jeunes élèves ingénieurs issus de l’Icam (Institut catholique d’arts et métiers) qui l’animent. « Une vraie bouffée d’air frais ! confiePatrick Floren, le président de Semios. Cette collaboration est très fructueuse pour nous. Cela nous permet de faire avancer nos projets et d’accélérer la concrétisation de nos idées. Elle structure notre démarche d’innovation ».

    Christian Bazerque est le directeur de la principale unité de production de Semios : 7000 m2 d’atelier situés dans la ville du Rheu (35), près de Rennes. C’est là aussi que se situe le siège social de l’entreprise, qui accueille le Sign’Lab. « Les étudiants travaillent en collaboration avec les salariés. On les invite à visiter nos ateliers, pour mieux appréhender la réalité de nos métiers », indique le responsable, qui pilote le projet.

    S’approprier les techniques pour en faire des sujets d’innovation

    L’équipe du Sign’Lab se renouvelle deux fois par an, à raison d’un nouveau binôme tous les 6 mois. Le 21 juin dernier, c’était « jour de restitution » pour Isaac et Antoine, les deux dernières recrues. Leur sujet d’étude et de réflexion portait sur la fabrication additive et l’écoconception dans le secteur de l’enseigne. Dans quelle mesure la fabrication additive peut-elle être pertinente dans une démarche d’écoconception ? Quels matériaux utiliser ? Quid des résines biosourcées ? Etc.

    Des questions au cœur de l’actualité et des préoccupations de l’entreprise et de ses clients, auxquelles les deux experts en herbes ont apporté des réponses concrètes, qu’ils ont choisi de restituer en réalisant eux-mêmes une enseigne Semios, 100% écoconçue.

    Des lettres fabriquées en 3D aux derniers matériaux innovants comme la cosse de riz ou les filaments bioplastiques : les deux ingénieurs ont exploré et mis en pratique tout le champ des possibles, en s’appuyant sur l’ensemble des ressources et des compétences mises à leur disposition dans l’entreprise.

    Dans le cadre de leur mission, ils ont contribué à améliorer la matrice d’écoconception de Semios et proposé des pistes d’amélioration, concernant notamment la composition des résines utilisées dans ce type de projet.

    « C’est toujours extrêmement motivant de voir de quelle façon les étudiants s’approprient nos métiers et nos techniques, pour en faire des sujets d’innovation. L’impression 3D est une technologie relativement nouvelle pour notre secteur, mais elle a beaucoup de sens pour les nouvelles générations qui y voient un bon moyen de produire, sans générer de déchets. Le projet de cette année va nous permettre de repousser encore une fois nos limites. L’enseigne qu’ils ont fabriquée est un très bel outil commercial et de communication pour Semios », analyse Christian Bazerque.

    « L’intérêt de cette approche d’open-innovation est aussi de faire découvrir notre métier aux nouvelles générations et leur montrer que l’enseigne est un secteur d’avenir pour eux. Mathieu Banon, qui a fait partie des élèves ingénieurs missionnés par l’Icam dans le cadre du Sign’Lab, vient d’ailleurs de rejoindre nos effectifs en tant que chef de projet pour nos solutions solaires », indique Patrick Floren.

    Dans le top 3 français


    Avec plus de 5000 projets par an, Semios fait partie des enseignistes leaders en France. En plus de son usine du Rheu (35), située en face de son siège social, il dispose de trois autres ateliers de production en France, répartis dans ses agences locales de Brest, Nantes, et Paris, ainsi que d’une agence commerciale à Casablanca. L’ensemble de ces structures lui permet de disposer de toutes les compétences nécessaires pour répondre aux demandes du marché, de l’impression numérique grand format à la découpe en passant par le thermoformage, le marquage, le fraisage ou encore la pose pour laquelle il dispose d’une équipe de 24 personnes en interne, ce qui lui permet de couvrir 100% du territoire.

    Ses clients sont les grandes enseignes de la distribution spécialisée (Sephora, Biocoop, Optic 2000, Roche-Bobois, etc.) et de la grande distribution (Carrefour, Système U, Auchan, etc.), le secteur de l’hôtellerie-restauration (Groupe Accor, Groupe Barrière, etc.) et les grands événements sportifs comme la Route du Rhum ou le Vendée-Globe.

    Cette année, il a reçu un prix Icona d’Or pour la réalisation des deux enseignes lumineuses monumentales qui habillent les façades est et ouest du bâtiment d’entrée du port de Calais : 5000 Leds, 400 heures de métallerie et plus de 300 mètres de parclose ont été nécessaires pour fabriquer les lettres qui forment le mot CALAIS.

    Une décroissance naturelle des activités historiques

    « En tant que chef de projet, j’interviens à la fois en qualité de formateur auprès des équipes techniques et commerciales, et dans la vente directe de la solution. Le challenge est très stimulant, le solaire apparaît comme une énergie majeure pour l’avenir », s’enthousiasme Mathieu Banon.  Et l’enjeu est important. Cette nouvelle activité vient en effet en réponse à la décroissance naturelle des activités historiques d’installation d’enseignes de Semios. L’entreprise, qui compte aujourd’hui 120 collaborateurs, a réalisé un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2021. Elle table sur des perspectives de croissance de 10 à 15 % en 2022.

    Cécile Jarry est journaliste, rédactrice en chef d'IC Le Mag, le magazine des industries graphiques et créatives édité par Infopro Digital Trade Shows.