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« Je ne suis pas un faiseur, j’aime aller à la rencontre de mes clients »

«Il y a aujourd’hui des trésors chez les imprimeurs, dont les créatifs n’ont même pas idée. À nous de jouer les interprètes pour leur ouvrir les yeux sur tout ce qu’il est possible de faire en termes d’impression ». La dernière fois que nous avons interviewé Pascale Tessier-Morin, nous avions parlé du nécessaire dialogue entre la création et la technique pour initier des projets à plus forte valeur ajoutée. C’était en 2021. Nichée au cœur du quartier des Puces de Saint-Ouen, la spécialiste de l’impression numérique grand format et de la communication événementielle est toujours fidèle à cette stratégie et cultive cet art du dialogue qui lui permet de résister aux aléas du marché.

Pascale Tessier-Morin, Pdg d’Atelier Images&Cie

Pour rester dans la course, certains choisissent d’investir dans des solutions d’automatisation pour gérer efficacement plus de volumes. Votre choix est tout autre et repose avant tout sur le dialogue que vous initiez avec vos clients.

Je ne suis pas un « faiseur ». J’aime en effet aller voir mes clients, découvrir leur histoire pour mieux les conseiller et les accompagner. Ma vision n’est pas de tout rationaliser mais de conserver ces rapports humains qui font que nous traitons aujourd’hui une grande variété de projets.

C’est ce qui fait le sel de notre métier. En ces temps d’hyper-rationalisation des process, préserver ce label humain donne l’impression de faire le grand écart mais c’est un bon moyen de cultiver sa différence.

Quels sont vos leviers de croissance ? Votre stratégie en termes d’investissement ?

J’investis pour consolider mes engagements et les développer. Depuis juillet 2023, l’Atelier est ainsi labellisé EcoVadis Or, ce qui nous permet de valoriser toutes les décisions que nous avons pu mettre en place depuis la création de l’entreprise. Cela donne de la visibilité à nos actions et suscitent la curiosité de nos clients et partenaires. Je ne parlerais pas encore d’ « effet EcoVadis », même si je sais que dans le contexte des Jeux Olympiques où l’objectif est de communiquer de façon plus vertueuse, ce sera un argument.

Plus globalement, l’évolution de la législation nous pousse aussi à acquérir ce type de labellisation. Certains donneurs d’ordre ont besoin de ces certifications pour remplir leur reporting extra-financier. Cela évite aussi d’être bloqué sur certains appels d’offre, même si au fond nous n’avons pas attendu EcoVadis pour diminuer nos impacts et mettre en place des modes de production plus vertueux. Mais c’est un passage obligé. Nous n’avons pas trop le choix.

« EN CES TEMPS D’HYPER-RATIONALISATION DES PROCESS, PRÉSERVER CE LABEL HUMAIN DONNE L’IMPRESSION DE FAIRE LE GRAND ÉCART MAIS C’EST UN BON MOYEN DE CULTIVER SA DIFFÉRENCE. »

Pascale Tessier-Morin

Quelle est votre approche avec vos clients ?

Nos clients voient notre certification EcoVadis, et viennent peut-être parfois pour cela, mais cela ne veut pas dire qu’ils valident automatiquement le devis le plus éco-conçu. Nous faisons systématiquement une double offre avec des équivalences en recyclé au niveau des matériaux par exemple.

Dans ma politique d’achats, j’ai également donné mes critères à mes fournisseurs en termes de certification et d’éco-conception.

De manière générale, pour chacune de nos actions, on se pose la question de la pertinence de notre choix en termes d’impact sur l’environnement et en termes d’usage.

Sur le volet social, nous avons la même approche. Je privilégie des recrutements dans mon bassin d’emploi, incite à la mobilité douce. Nous avons investi dans un vélo cargo pour des livraisons bas-carbone au cœur de Paris. Nous contribuons aussi au développement de supports de communication innovants avec notre « Paulette », une PLV en bois nomade et réutilisable.

« DE MANIÈRE GÉNÉRALE, POUR CHACUNE DE NOS ACTIONS, ON SE POSE LA QUESTION DE LA PERTINENCE DE NOTRE CHOIX EN TERMES D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT ET EN TERMES D’USAGE. »

Pascale Tessier-Morin

Les clients vous suivent ?

Les clients apprécient notre démarche et notre approche. Certains nous suivent depuis plus de 18 ans. Mais il ne faut pas se mentir, le marché reste compliqué et très concurrentiel. La pression sur les prix existe, les nouveaux clients sont difficiles à trouver. Nous avons la chance de pouvoir bénéficier d’une vraie légitimité locale pour nous développer. Nous faisons partie de réseaux d’entrepreneurs et participons à des programmes accélérateurs de la BPI justement conçus pour nous faire rencontrer de potentiels nouveaux clients et dynamiser les territoires. Et parfois il y a aussi de très bonnes surprises comme avec cet appel d’offre dans le luxe où notre savoir-faire a primé sur le prix. Ce n’est pas toujours la voie la plus évidente mais je tiens aujourd’hui à conserver ce côté « artisan », c’est ce qui m’intéresse le plus.


Cécile Jarry est journaliste, rédactrice en chef d'IC Le Mag, le magazine des industries graphiques et créatives édité par Infopro Digital Trade Shows.