
Comment Opéra Print a réorchestré son business autour de l’impression numérique
Connue autrefois pour ses imprimés destinés aux soirées parisiennes, Opéra Print s’est complètement réinventée. Après plus de 40 ans d’histoire et un passage réussi de l’offset au numérique, cette imprimerie familiale située en plein cœur de la capitale continue d’investir et d’innover.
Une impressionnante presse typo métallique trône dans l’entrée ! Une presse des années 1950 ! « C’est une Ofmi Heidelberg, une machine de précision pour gaufrer, dorer et découper », précise en souriant Cathy Manséri, directrice commerciale d’Opéra Print, avant de nous guider dans les locaux de l’imprimerie.
Plus exactement, elle nous fait fraye un passage entre les différentes machines qui sont installées. « Nous voudrions pousser les murs, commente-t-elle, tellement certains passages sont étroits. » Et pour cause : sur 200 m2, l’imprimerie a rassemblé pas moins de 18 machines. « Nous en avons acquis 4 nouvelles en un an, ce qui a nécessité d’investir massivement », confie-t-elle. Il reste donc peu de place pour les 6 collaborateurs de l’entreprise. « Mais c’est le prix à payer pour pouvoir sortir de la sous-traitance et honorer nous-même la totalité de nos commandes, et ce, en un temps record », explique Mme Manséri.
Car c’est le secret de la réussite d’Opéra Print : sa réactivité. « Nous sommes implantés en plein cœur de Paris et les demandes affluent quotidiennement, sur place, pour 20 %, mais aussi via notre site internet, à hauteur de 80% », poursuit-elle. Le bouche à oreille fonctionne à plein pour Opéra Print, qui s’est forgée une solide réputation en plus de 40 ans d’existence.
DES BOÎTES DE NUIT AUX BOÎTES À OUTILS NUMÉRIQUES
Son histoire a débuté avec André Levy, en 1978. Ce reprographe passionné a monté son imprimerie rue Sainte Anne (Paris 1er) et a démarré son activité avec, comme principal client, l’École du Louvre. Spécialisée dans l’offset, Opéra Print est montée en puissance au fil du temps, jusqu’à devenir l’imprimeur de référence… des boîtes de nuit parisiennes ! A la grande époque, il y avait, tous les jours, des commandes d’impressions de flyers pour le Palace, le Queen, les Bains douches, etc.
Puis les années 2000 sont arrivées et le fils d’André Levy, qui avait pris la relève, a senti le vent tourner en faveur du numérique. La décision fut prise de vendre tout le parc machines et de s’installer dans de nouveaux locaux, plus adaptés pour recevoir les machines numériques et répondre aux nouvelles exigences du marché et de l’environnement. Opéra Print n’est pas partie très loin, puisque les nouveaux locaux se situent rue Notre Dame des Victoires, dans le 2ème arrondissement de Paris. « Ce qui nous a permis de garder notre clientèle de proximité », indique la directrice commerciale.
Et d’en gagner rapidement de nouveaux. « Aujourd’hui encore, notre atelier numérique et façonnage tourne au maximum. C’est l’atelier qui réalise la plus grosse partie de notre production, avec ses deux presses numériques Ricoh Heidelberg Versafire… La grande sort 1 million de feuilles chaque année ! La petite propose elle, en plus, le blanc numérique et le vernis sélectif, ce qui évite la sérigraphie quand nous travaillons sur du papier teinté masse. Cela coûte moins cher », décrit-elle.
Les avantages du numérique sont connus, de la petite série (de 1 à 500 exemplaires), des supports légers (jusqu’à 400 g/m2), et bien sûr de la rapidité, avec beaucoup moins de contraintes. « Le numérique est la solution idéale pour les documents urgents et à moindre coût. La personnalisation des documents imprimés, brochures, dépliants, livres, cartes de visite, publi-postages, catalogue, étiquettes, ou mailings est beaucoup plus simple », ajoute Mme Manséri. D’autant que l’imprimerie dispose de son propre studio graphique en interne. Une offre qui séduit entre autres les ministères, qui font partie des clients institutionnels récurrents de l’entreprise.
ÉVÈNEMENTIEL ET INSTITUTIONNEL
Dans l’événementiel, c’est l’atelier grand format qui joue le plus grand rôle. Kakémono, affiche, banderole, bâche, roll up, toile canvas : Opéra Print peut répondre à toutes les demandes grâce à son imprimante Epson SureColor et à sa table de découpe numérique Esko. Y compris s’aventurer sur le segment packaging. Opéra Print est capable de réaliser en interne la fabrication de prototypes, ce qui permet aux clients de tester leurs emballages avant de lancer leur conception. « Nous venons de recevoir aussi une table Kara pour pouvoir faire du contrecollage sur panneau rigide jusqu’à 10mm d’épaisseur », complète-t-elle.
Les trois quarts du chiffre d’affaires d’Opéra Print sont ainsi répartis entre les travaux pour l’événementiel et l’institutionnel. Le reste des commandes émane des restaurants de quartier, des petites entreprises locales, mais aussi de l’international (10 % de son chiffre d’affaires). « C’est l’avantage d’être implantés dans la capitale, qui héberge pléthore d’événements accueillant des entreprises du monde entier », souligne la directrice commerciale.
Au fil de son existence, Opéra Print a su s’adapter aux évolutions du marché, affichant entre 5 et 10 % de croissance chaque année. En intégrant le numérique à son savoir-faire, en développant le grand format, en s’engageant dans la transition écologique – l’entreprise est certifiée Print environnement et adhérente au label Imprim’Vert – certes, mais l’histoire ne s’arrête pas là.
Aujourd’hui, forte de cette polyvalence, Opéra Print continue d’investir avec une ambition claire : monter en gamme pour séduire le segment du luxe et offrir une palette de finitions pour l’embellissement, telles que la dorure ou encore le gaufrage. « D’autant que nous avons un choix toujours plus vaste de papiers (offset, couché, recyclé, texturé), métallisé ou teinté masse, ce qui nous offre une créativité quasi infinie. Et comme nous sommes désormais 100 % autonomes pour réaliser l’intégralité des supports imprimés, on est aussi en capacité d’offrir des délais ultra courts pour des commandes très sophistiquées. » CDFD.


Opéra Print : une créativité sans limite, du papier au pop art
Que peuvent bien faire des imprimeurs de labeur pendant le Covid ? Créer quelque chose qui réunit du papier et de l’encre ! La démarche prend tout son sens avec Opéra Print qui a mis à profit le confinement pour lancer d’abord une marque de carnets, Le Calepin Français, imprimés sur papier labellisé FSC ou PEFC avec de l’encre végétale. Puis des tableaux originaux style Pop Art. Les toiles sont montées à la main sur des cadres en pin. Dans les deux cas, les créations sont imaginées par les créatifs d’Opéra Print et imprimées sur place.
