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Coloreel : une innovation de rupture pour la broderie ?

La société suédoise Coloreel vient de lancer une machine qui teinte le fil au fur et à mesure de la broderie. Une bonne nouvelle pour les designers ? Et pour les brodeurs ? Olivier Cetra, Pdg de la société Globe Brodeurs Associés et expert avisé du marché de la broderie, décrypte pour nous cette innovation.

IC Le MAG : Coloreel, comment ça marche ?

Le système est composé d’une unité de teinte du fil, qui utilise un fil de couleur neutre (blanc) et qui se fixe au dessus de la tête de la machine (attention, prévoir une unité par tête pour les multitêtes), ainsi que d’un logiciel qui permet, à partir du fichier de broderie DST, de paramétrer les différentes teintes du fil.

Après avoir créé le fichier broderie à partir d’un logiciel de piquage classique, il faut importer le fichier en DST dans le logiciel Coloreel, ce qui va lui permettre de paramétrer les couleurs. Celles-ci sont disponibles en RVB ou CMJN, ce qui offre une infinité de choix et permet de multiplier les effets : dégradés, création de lignes contrastées, etc. L’interface est intuitive et très bien conçue : elle se rapproche d’un logiciel de retouche d’images. On sélectionne des zones de points sur lesquelles il est possible d’interagir à sa guise.

Une fois le projet terminé, il faut passer le programme DST dans la machine, le programme Coloreel dans l’unité centrale, puis lancer la broderie. L’appareil colore alors le fil selon le programme enregistré, au fur et à mesure de la broderie.

IC Le MAG : Quels sont les avantages et inconvénients de cette solution ?

Le système Coloreel présente de nombreux avantages. Avec cette solution, il n’est en effet plus nécessaire de stocker différentes couleurs de fils. Autre avantage : le un nombre de couleurs réalisables grâce à Coloreel est très largement supérieur aux gammes proposées par les fabricants de fils. Le gain de temps – donc de productivité – avec l’élimination d’une partie des changements de couleurs est évident. Enfin, c’est une solution qui permet de répondre à nouvelles attentes en termes de design puisqu’elle permet de réaliser des broderies qu’il était tout simplement impossible à faire jusqu’ici.

Dans le même temps, il faut bien réfléchir car il peut être risqué de faire dépendre toute sa gestion de fils d’une seule unité centrale. Autre barrière notable : son prix (la société Coloreel évoquait, lors du lancement, un coût de 20 000 euros par unité, ndlr), surtout dans le cas d’une production industrielle sur multitêtes.

IC Le MAG : L’avis du brodeur industriel ?

La technologie développée par Coloreel offre à la broderie des possibilités dont elle ne disposait pas jusqu’à présent. Adapter les principes de l’impression à la broderie est une avancée technologique significative. Les domaines d’application sont nombreux : création, mode, tableaux brodés, échantillonnage… Pour ces segments, le système Coloreel présente des atouts indéniables.

En broderie industrielle, l’investissement étant significatif, il faut pouvoir valoriser les éventuelles économies réalisées sur les achats de fils (coût du stockage et des fils face au prix des encres, de l’unité centrale, du logiciel). De plus, dans les segments du vêtement d’image, du sportswear, du workwear ou de l’événementiel, les logos sont très souvent traités avec un nombre de couleurs limité (maximum quatre en moyenne) et les fichiers présentent rarement des effets ou de la quadri. La technologie Coloreel pourrait-elle faire changer les habitudes ? L’avenir nous le dira. Si tel est le cas, une utilisation en production industrielle pourrait rendre obsolètes les multitêtes multicouleurs, le procédé n’utilisant qu’une seule aiguille.


Adapter les principes de l’impression à la broderie est une avancée significative

— Olivier Cetra, Pdg de Globe Brodeurs Associés

Journaliste spécialisé dans le domaine des industries graphiques, Florent Zucca est rédacteur en chef du magazine IC LE MAG / Industries Créatives, où il analyse les opérations de personnalisation menées par les marques en matière de retail, de packaging, de décoration et de communication. Diplômé de l’ISCPA Lyon (Institut Supérieur de la Communication, de la Presse et de l’Audiovisuel), il a auparavant travaillé, pendant près de dix ans, dans la presse économique.