Un clone en impression 3D pour Trix, le célèbre T-Rex du musée Naturalis
Ala fois musée national d’histoire naturelle et institut de recherche, le Centre de biodiversité Naturalis, basé dans la ville de Leiden aux Pays-Bas, est mondialement célèbre pour son incroyable squelette de T-Rex, pièce maîtresse de l’établissement depuis son installation en 2016. Un joyau que Naturalis va aujourd’hui partager, dans le cadre d’un partenariat, avec le musée des dinosaures de Nagasaki, au Japon. Pourtant, ce n’est pas le vrai « Trix » qui va voyager, mais bien son clone, imprimé en 3D sur une machine du constructeur Builder3D.
Installé dans la ville de Leiden, à mi-chemin entre les métropoles de La Haye et Amsterdam, le Centre de biodiversité Naturalis est né de la réunion du musée national d’histoire naturelle et du musée national de géologie et de minéralogie, avant d’intégrer également les fonds du musée zoologique d’Amsterdam et de l’Herbier national des Pays-Bas. Ses collections comptent aujourd’hui 10 millions d’espèces. Mais une pièce en particulier a permis à Naturalis d’acquérir une stature et une renommée internationale : le squelette de tyrannosaure « Trix », qui doit son nom à la fois à son espèce (T-Rex) et à l’ancienne reine Beatrix des Pays-Bas.
Découverte en septembre 2013 dans le Montana, aux Etats-Unis, sur une commande du musée néerlandais qui souhaitait absolument exposer un T-Rex, le squelette de Trix est l’un des plus grands et des plus complets jamais révélés. Il aura fallu près de trois ans et la bagatelle de six millions de dollars pour que les ossements de cette femelle T-Rex soit préparés, assemblés et soclés. Véritable star du musée Naturalis, Trix dispose aujourd’hui d’une salle entièrement dédiée au sein de l’imposant bâtiment. À tel point que d’autres institutions se battent pour une coopération avec l’établissement néerlandais.
UNE IMPRESSION 3D PAR DÉPÔT DE FILAMENT
C’est dans ce cadre que Naturalis a noué un partenariat avec le nouveau musée des dinosaures de Nagasaki – ville jumelée avec Leiden – au Japon. L’institution nippone doit ainsi recevoir, au mois de mars prochain, une copie parfaite de Trix, réalisée en impression 3D. Il s’agira de la toute première reproduction du tyrannosaure batave. Un véritable « clone » qui aura nécessité pas moins d’une année de travail, avant l’expédition au Japon. Pour ce faire, Naturalis a coopéré avec la Leiden Instrument Makers School et, surtout, avec le constructeur d’imprimantes 3D grand format Builder3D.
Si le T-Rex néerlandais est installé dans une position de prédation, avec la gueule au ras du sol – en raison du poids du crâne d’origine, par ailleurs extrêmement bien conservé – le musée de Nagasaki a souhaité obtenir une copie en position dynamique. Tout a donc commencé par la numérisation des 320 os du T-Rex original, scannés un à un. Ensuite, chaque os – dont certains ont été restaurés en version 3D – a été positionné numériquement, pour un rendu anatomique scientifiquement correct. Puis les fichiers numériques ont été envoyés à l’imprimante Extreme 1500 Pro du fabricant néerlandais Builder3D, qui a reproduit les os du dinosaure à partir de filament PLA (acide polylactique, un polymère biodégradable en compostage industriel). Avec son volume d’impression de 1100 x 500 x 820 mm, le modèle Extreme 1500 Pro de Builder3D est l’une des plus grandes imprimantes 3D à dépôt de filaments (FDM) du marché. Ce qui en fait une solution particulièrement adaptée à la production de pièces volumineuses pour le prototypage, la PLV, l’enseigne, la décoration, l’art et, bien sûr, la muséographie.
UNE INSTALLATION FACILITÉE
Enfin, dernière étape : les os ont été peints, puis enfilés un à un, sur un cadre de tiges préconçu. Un process aisé, lié là aussi à l’impression numérique. En effet, lors de la mise en place d’un vrai squelette, le cadre est construit autour des os, pour éviter les dommages. « Afin que les os originaux soient disponibles pour la recherche scientifique, un cadre forgé et personnalisé est fabriqué pour chacun, afin qu’ils puissent être facilement retirés si des chercheurs veulent travailler dessus, explique Anne Schulp, paléontologue au centre Naturalis. Avec le T-Rex en 3D, le cadre a pu être modélisé à l’avance et nous avons prévus des emplacements directement dans les os imprimés ». Avant de partir pour le Japon, le tyrannosaure imprimé a été monté, en public, dans le hall d’entrée du musée Naturalis, afin de valider le « kit de construction ». Désormais emballé, le futur T-Rex de musée de Nagasaki est désormais prêt à faire le voyage.
Source des visuels : Naturalis