La transformation numérique gagne les musées
Elles permettent d’attirer un public qui ne viendrait pas forcément au musée en temps normal et d’enrichir l’expérience des visiteurs. Les nouvelles technologies, parce qu’elles proposent des expériences nouvelles, souvent plus immersives, se multiplient dans tous les lieux culturels. Coup de projecteurs sur trois solutions différentes : les lunettes de réalité augmentée, le vidéo-mapping et la réalité virtuelle.
DES VIDÉO-MAPPING QUI INVITENT AU MUSÉE LA NUIT
C’est sur ses belles voiles de verre que la Fondation Louis Vuitton a décidé, au printemps dernier, de mettre en scène le décrochage de son exposition Être moderne : Le MoMA à Paris. Une scénographie imaginée par l’Atelier Athem sous la forme d’un vidéo-mapping réalisé à partir d’une sélection d’œuvres de l’exposition. Depuis son rapprochement avec la société Skertzo en 2015, l’atelier Athem creuse son sillon dans le secteur du vidéo-mapping. Le Louvre, le Grand Palais, le Palais de Tokyo et l’Institut du Monde Arabe ont fait appel à son expertise pour leurs projets.
Le Louvre a célébré l’ouverture du Louvre Abu Dhabi sur une des facettes de sa pyramide. On pouvait y voir des vues de l’extérieur et de l’intérieur du nouveau bâtiment, ainsi que des images des principales œuvres présentées dans le nouveau musée. À l’occasion de l’exposition Gauguin l’Alchimiste, le Grand Palais a également opté pour du vidéo-mapping mettant en scène les œuvres de l’artiste. Un travail qui a servi d’avant-propos pour les visiteurs des nocturnes. À l’Institut du Monde Arable, ce sont les magnifiques moucharabiehs du bâtiment imaginé par Jean Nouvel qui se sont retrouvés sous les feux de la rampe, pour l’ouverture de l’exposition L’épopée du Canal de Suez : des Pharaons au XXe siècle.
© Athem
UNE EXPOSITION 100% VIRTUELLE A LA FONDATION CARTIER
La Fondation Cartier pour l’art contemporain a créé l’événement l’été dernier, en offrant une plongée digitale dans une centaine d’œuvres emblématiques de la scène artistique internationale, en réalité virtuelle ! Visite du Kelvin 40, l’avion au design futuriste de huit mètres de long imaginé par Marc Newson, promenade dans la petite cathédrale en mosaïque d’Alessandro Mendini, découverte des peintures de Chéri Samba… et tout ça, sans bouger de son fauteuil. Avec une voix off qui donne des informations sur les œuvres et leur contexte.
C’est possible grâce à la magie de la réalité virtuelle, qui permet au visiteur de se retrouver au plus près des œuvres, tout en étant physiquement très loin. L’exposition A Beautiful Elsewhere était en effet présentée au Power Station of Art (PSA), à Shanghai. Une expérience totalement inédite, qui utilisait les dernières techniques de l’industrie du jeu vidéo pour assurer un degré de réalisme optimum. Pilotée par LR Studio, la virtualisation de ces œuvres avait été confiée à l’équipe de Directive Games, connue pour avoir notamment réalisé l’univers virtuel du film Ready Player One, réalisé par Steven Spielberg.
© DR
DES LUNETTES DE RÉALITÉ AUGMENTÉE QUI FONT VOYAGER DANS LE TEMPS
Déjà présent dans les musées pour l’impression de tickets ou la reproduction d’œuvres d’art, EPSON développe désormais son ancrage dans le monde culturel avec ses lunettes de réalité augmentée. Le groupe a convaincu plusieurs musées et sites touristiques en quête d’une expérience de visite enrichie et immersive. Une vingtaine de projets ont été mis en place à travers le monde.
Epson a notamment collaboré avec la société espagnole Past View, qui propose de visiter les villes de Barcelone, Athènes, Séville et Ephèse d’une manière plus immersive, en superposant passé et présent. La société japonaise a également travaillé avec ARtGlass, afin de proposer une visite enrichie des maisons des anciens présidents américains Georges Washington et James Monroe. Une technologie qui permet aux musées d’attirer un public qui ne viendrait pas en temps normal.
© Epson