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    Eva Jospin et Ruinart : une rencontre artistique et sensorielle

    « Carte Blanche » Ruinart 2023, l’artiste française Eva Jospin a livré tout au long de cette année sa vision du terroir de la célèbre Maison de champagne. Une belle histoire sans paroles autour de l’intelligence de la main et des savoir-faire dont le point d’orgue s’incarne aujourd’hui dans un écrin unique, proposé en édition limitée (25 exemplaires seulement), dans lequel l’artiste plasticienne française nous dévoile un décor miniature de crayère, sculpté dans des strates de carton, son matériau de prédilection.

    Le lien entre Ruinart et le monde de l’art est historique. Dès 1896, la célèbre Maison fait appel à l’artiste tchèque Alfons Mucha pour réaliser sa première réclame. L’affiche rencontre un grand succès, exposée des colonnes de Morris à Paris jusqu’au sommet du mont Blanc. Depuis, la Maison n’a cessé d’entretenir des liens étroits avec les artistes de son temps. Ainsi, depuis 2008, elle donne chaque année « Carte Blanche » à des artistes contemporains de renom pour rendre hommage à son patrimoine. Choisis pour leurs engagements, ces artistes sont invités en résidence à Reims pour y découvrir l’histoire de la Maison, ses vignobles et ses crayères. Chacun à leur tour, ils livrent leur vision du travail de la vigne et de l’élaboration des vins. Leurs propositions artistiques font échos aux valeurs portées par Ruinart et interpellent la société sur le changement climatique.

    Une belle histoire sans paroles

    Dans le cadre de sa Carte Blanche 2023, Ruinart a invité Eva Jospin à livrer sa vision de l’histoire et des savoir-faire de la Maison. En mars dernier, dans le cadre de son projet Promenade(s) en Champagne, l’artiste plasticienne française a ainsi dévoilé au Carreau du Temple, le temps d’une exposition éphémère, un paysage minéral et végétal en carton brun, inspiré du territoire champenois. Composée en grande partie de carton, son matériau de prédilection, son installation prenait la forme d’un ensemble de créations, hauts-reliefs, dessins et broderies, racontant en filigranes, les liens entre les mondes souterrains des crayères et la vigne, entre la nature et l’architecture, entre les gestes de l’atelier et ceux qui font le champagne, de la taille des ceps au remuage des flacons. Du monde souterrain des crayères aux racines et aux entrelacs des vignes, du sacre des rois de France dans la cathédrale de Reims à l’anoblissement de la famille Ruinart sous Charles X, de la reconversion en caves des anciennes carrières de craie à l’engagement pour la biodiversité, elle s’est passionnée pour la richesse de ce territoire et des savoir-faire qui s’y expriment.

    L’intelligence de la main

    Récit sans paroles, sa proposition fait dialoguer la précision du geste avec le rêve, comme un hommage à l’intelligence de la main et à l’esprit visionnaire, tous deux indispensables à l’élaboration d’un grand vin. Pour les fêtes de fin d’année, l’artiste nous livre un condensé de cette belle histoire à travers la réinterprétation artistique d’un coffret en édition limitée. Conçu sur mesure et fermé par de solides lanières de cuir, l’écrin en bois s’ouvre sur un décor miniature de crayère, sculpté dans des strates de carton. La bouteille, un Jeroboam de Blanc de blancs, la cuvée emblématique de la Maison, vient s’inscrire à l’intérieur de ce paysage en creux, référence à la fabrication du champagne et de sa fermentation à l’abri de la lumière. Magique !


    L’univers d’EVA JOSPIN

    Eva Jospin dans son atelier

    Diplômée en 2002 de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris, Eva Jospin a choisi très tôt de travailler le carton, un matériau pauvre qu’elle peut se procurer facilement et dont elle fait surgir des mondes stupéfiants. La minutie des détails ouvragés côtoie dans son œuvre la dimension monumentale.

    En 2016, son installation Panorama, dans la Cour Carrée du Louvre, fait ainsi sensation en dialoguant avec l’échelle du site tout en plongeant les visiteurs dans une forêt ciselée. Pensionnaire de la Villa Médicis, Eva Jospin met à profit son année romaine pour approfondir d’autres pratiques, notamment le dessin à l’encre de Chine. Elle explore aussi des formes, comme les grottes et les nymphées, qui témoignent de son intérêt pour l’architecture de la Renaissance, tout en intégrant de nouveaux matériaux, tels que le bronze ou les fils de cuivre, et de nouvelles techniques, comme la broderie.

    Appelée pour des projets d’expositions par des institutions comme le musée de Giverny ou le musée de la Chasse et de la Nature, Eva Jospin a également réalisé des commandes importantes pour des mécènes tels que le groupe Émerige ou la maison Christian Dior.

    Cécile Jarry est journaliste, rédactrice en chef d'IC Le Mag, le magazine des industries graphiques et créatives édité par Infopro Digital Trade Shows.