L’École Nationale des Arts Décoratifs présente le NID, une nouvelle chaire
dédiée aux Nouveaux Imaginaires du Dessin. Ce dispositif pédagogique
d’envergure, qui a vu le jour grâce au mécénat de la maison Hermès
s’adresse aux 80 nouveaux étudiantes et étudiants qui ont rejoint
l’École pour leur première année.

En cette rentrée 2023, l’École des Arts Décoratifs s’engage en faveur de l’enseignement et de la pratique du dessin pour les créateurs de demain. Depuis septembre, la prestigieuse école a ouvert un nouveau chapitre de sa relation historique au dessin en lançant, grâce au mécénat de la maison Hermès, le NID : une nouvelle chaire dédiée aux Nouveaux Imaginaires du Dessin.
Ce nom, qui suggère à la fois l’idée du refuge et de multiples échappées, est particulièrement bien choisi, dans la mesure où ce nouveau dispositif pédagogique sur trois ans s’adresse à la fois aux étudiantes et étudiants formés à l’École des Arts Décoratifs, mais aussi aux élèves de La Renverse, un programme dédié aux talents éloignés des
cursus académiques classiques.

Redonner au dessin une valeur d’usage qu’il a perdue ces dernières années avec la célébration de son autonomie par le milieu de l’art contemporain, tel est l’objectif de ce cursus dont le thème tourne cette année autour du soin. « Dessiner, c’est panser ». Comment le dessin est-il en mesure de panser les plaies, de proposer une réécriture de soi, de se réconcilier avec l’histoire, de restaurer une médiation ou encore de réparer le lien de l’homme à la nature ? « Le NID est pensé pour les étudiantes et étudiants comme un foyer incubateur d’expression à venir pour un monde en transition », résume Emmanuel Tibloux, le directeur de l’École des Arts Décoratifs.

« Notre objectif est de renforcer la place et la pratique du dessin dans l’enseignement dès la première année d’intégration à l’École et de déclencher des vocations autour du dessin », poursuit Alexandra Fau, commissaire d’exposition indépendante, critique d’art et enseignante en histoire de l’art, en charge de la coordination
scientifique et artistique du projet.

« Ce nouvel élan pédagogique conforte l’importance d’un médium léger, agile et libre, capable d’accompagner les pensées vagabondes, les expérimentations ou les aspects plus techniques. Dès la première année, les étudiant·es pourront se saisir de ce formidable outil de connaissance et d’émancipation qui innerve tous les champs de la création. Ils seront encouragés à remplir des carnets d’annotations de « pensées plumes » et à développer de nombreuses applications. La Chaire mobilise les talents des enseignant·es de l’École, et d’un grand nombre de créateurs et professionnels invités, venus investir toutes les potentialités d’un médium qui, par ses multiples approches, permet d’accompagner le décloisonnement que notre époque appelle. Son histoire liée à une utilité sociale ou technique ouvre un autre pan de l’histoire visuelle avec quelques points aveugles qui restent à explorer », poursuit la spécialiste.

Parmi les artistes invités cette année : Nicolas Daubanes, Ramuntcho Matta, Jean-Luc Verna, Marc Donnadieu, Charles Fréger, Audrey Larg Bady Dalloul Ye Xin et Bertille Bak.