Depuis le 22 mai et jusqu’au 21 octobre 2023, cinq mois de festivités émailleront la 4e édition de la Biennale de design graphique organisée par le Signe, centre national du graphisme basé à Chaumont (52). Un évènement majeur gratuit et ouvert à tous, mettant en lumière la jeune création comme des artistes majeurs, dont Mariina Bakic, responsable création et transmission du Signe, nous expose les grandes lignes.
Quelle est l’ambition portée par la Biennale de Chaumont ?
Nous nous inscrivons en droite ligne de la longue histoire liant le graphisme et la ville de Chaumont, qui a débuté en 1990 avec le Festival de l’affiche. Depuis 2016, la Biennale du design graphique a pris le relais. Notre ambition tient dans la poursuite de la valorisation de la création graphique contemporaine, la démonstration de la diversité des écritures plastiques et l’organisation de rencontres entre le public et les designers. Il existe aujourd’hui, en France, de nombreux champs d’expérimentation et une grande liberté de création qui contribuent au dynamisme du design graphique. La tenue de la Biennale en est l’illustration.
Cinq mois de festivités s’annoncent. Quels sont les temps forts ?
La Biennale débute par un weekend festif incluant des tables rondes et des conférences invitant des graphistes aux pratiques variées, des ateliers ouverts à toutes et à tous, ainsi que deux remises de prix. Nous allons récompenser des propositions émanant d’étudiants, ainsi que dévoiler le vainqueur de notre concours international d’affiches, qui fête ses 30 ans. Une centaine de créations ont été présélectionnées par un jury de professionnels, issues d’une cinquantaine de pays dans le monde. Au total, douze expositions se tiendront durant la Biennale, à la fois dans l’enceinte du Signe, mais aussi dans d’autres lieux de la ville de Chaumont, qui vivra au rythme de l’évènement.
L’impression revêt-elle une importance particulière au sein de l’évènement ?
L’impression est particulièrement importante pour les affiches du concours international. Elles sont exclusivement analysées sous format physique, pour une meilleure appréhension de leurs qualités esthétiques et techniques. Nombreux sont les graphistes qui s’intéressent de près à l’impression de leurs créations. Certains agissent même comme des experts sur le sujet et d’autres collaborent avec des imprimeurs reconnus pour leur maîtrise dans le domaine. C’est le cas par exemple de l’imprimerie strasbourgeoise Lézard Graphique, qui a réalisé de nombreuses affiches du concours, en impression sérigraphique.
La diffusion de l’intelligence artificielle engendre une petite révolution dans la création graphique. Est-ce une dimension explorée lors de la Biennale ?
L’une des expositions, Procès d’intention, convoque une dizaine d’artistes autour de la thématique des outils de création graphique. On y donne à voir un panel d’œuvres à l’écriture expérimentale et dissonante, qui font appel au numérique au sens large. Parmi les contributeurs, le studio E+K a par exemple utilisé le générateur d’art DaVinci pour concevoir une série d’affiches. Tous les graphistes sont dans une démarche d’exploration, d’interrogation et de test. Chaque étape de l’histoire de l’art et du design a connu des critiques et l’IA n’y échappe pas. Elle passe par le même regard, entre rejet et fascination, et il nous a semblé essentiel de l’intégrer pour faire un état des lieux représentatif du contexte du moment.
Source des visuels : Le Signe – Centre national du graphisme.
A propos de l'auteur / Bertrand GENEVI
Bertrand Genevi est rédacteur en chef d'IC Le Mag. Il possède dix ans d’expérience dans les médias (L’Express, 20 Minutes, Prisma Média) et en agence de communication (Hopscotch).