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    La sublimation, l’autre pilier de la photo grand format

    Le jet d’encre n’est pas la seule technologie d’impression numérique à servir le marché de l’impression photo grand format. Plus confidentielle, la sublimation dispose néanmoins de nombreux atouts et séduit de plus en plus de photographes. 

    À Bonneuil-sur-Marne (94), au sud-est de Paris, se niche un petit atelier d’impression qui s’est fait une spécialité d’une technique bien particulière : la sublimation. Si Pacific Colour travaille pour les marchés de la signalétique et de la personnalisation d’objets, la société reprise en 2014 par Rodolphe et Isabelle Bonamy a également développé, depuis cinq ans, une activité de tirage photographique. « Nous faisons du tirage pour des photographes bien sûr, mais également pour des galeristes, des agenceurs, des architectes d’intérieur », précise le Pdg, Rodolphe Bonamy.
    Depuis 2016, l’atelier est certifié Chromaluxe Certified Lab. Pacific Colour est donc habilité à imprimer sur les panneaux d’aluminium laqué de la marque Chromaluxe, leader des médias d’impression pour la sublimation. En France, seuls trois laboratoires disposent de cet agrément exigeant (le laboratoire Picto sous-traite d’ailleurs ses impressions en sublimation à Pacific Colour). « La sublimation sur support Chromaluxe offre une précision, une profondeur des couleurs et un contraste hallucinant. Quand les photographes prennent leur tirage en mains pour la première fois, il y a un véritable effet wahou », assure Rodolphe Bonamy.

    UNE TECHNOLOGIE IDÉALE POUR L’EXTÉRIEUR

    En 2019, Pacific Colour acquiert une presse Monti Antonio en 1,5 x 2,5 mètres, pour du tirage grand format sur Chromaluxe, support haut de gamme, fabriqué aux Etats-Unis, mais aussi relativement cher. Depuis, l’atelier propose donc deux autres types de plaques aluminium : la SubliLaque, développée par Pacific Colour elle-même, et la SubliLight, en entrée de gamme. Après une découpe sur-mesure sur une table de fraisage mécanique (pas de laser, qui pourrait brûler le vernis du Chromaluxe), les plaques sont donc imprimées en sublimation.
    Avec la sublimation photographique, les pigments sont infusés directement dans l’épaisseur des plaques aluminium, l’image faisant donc partie intégrante du support. Cette technique offre de nombreux avantages : il s’agit d’un procédé éco-responsable (encres pigmentaires aqueuses, matériau entièrement recyclé et recyclable), offrant des images profondes et lumineuses, d’une netteté exceptionnelle, avec de nombreuses finitions possibles (fond métallisé ou non, aspect brillant, mat ou satiné, grainé ou même texturé). Sa grande longévité (deux à quatre fois supérieure au papier photo argentique) et sa très forte robustesse (résistance aux griffures et aux frottements, inaltérable au feu, à l’humidité, à l’eau, à la lumière et aux produits chimiques) sont aussi plébiscitées, notamment pour des expositions en extérieur.


    « En sublimation, on travaille en RVB, qui est le profil colorimétrique des photographes : le rendu couleur est donc toujours fidèle », Manolo Chrétien, photographe

    UN PROFIL COLORIMÉTRIQUE ADAPTÉ AUX PHOTOGRAPHES

    Des caractéristiques qui séduisent de plus en plus d’artistes. Deux ans après l’arrivée de la presse Monti Antonio, Pacific Colour travaille avec une cinquantaine de photographes, dont Yann Arthus-Bertrand ou encore Nikos Aliagas. Et parmi les photographes les plus fidèles à la sublimation et à Pacific Colour, l’artiste Manolo Chrétien admet l’impact de l’impression numérique sur son travail : « Aujourd’hui, mon sujet numéro un, c’est la gravité. Je travaille actuellement sur des photos de vagues, en vitesse lente. On dirait de la peinture et, plus on démesure les clichés, plus cet effet de peinture est saisissant, donc oui, l’impression numérique grand format change ma manière de travailler. J’aurais sûrement été beaucoup moins audacieux en tirage argentique. De plus, en sublimation, on travaille en RVB, qui est le profil colorimétrique des photographes : le rendu couleur est donc toujours fidèle. Enfin, le tirage, en sortie machine, est protégé par un vernis. J’obtiens donc un produit fini, c’est un confort total pour le photographe comme pour le galeriste ». Bien plus confidentielle que l’impression jet d’encre, la sublimation possède encore un beau potentiel de croissance dans l’impression photo grand format.

    © Pacific Colour

    Journaliste spécialisé dans le domaine des industries graphiques, Florent Zucca est rédacteur en chef du magazine IC LE MAG / Industries Créatives, où il analyse les opérations de personnalisation menées par les marques en matière de retail, de packaging, de décoration et de communication. Diplômé de l’ISCPA Lyon (Institut Supérieur de la Communication, de la Presse et de l’Audiovisuel), il a auparavant travaillé, pendant près de dix ans, dans la presse économique.