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Impression numérique : la photo change d’objectifs

Case Studie Philippe Haumesser, photographe

Tirages d’art, séries limitées, grands formats, nouveaux supports… L’innovation technologique en matière d’impression numérique ouvre de nouveaux horizons aux photographes les plus aventureux et rapproche tous les acteurs de la filière, du fabricant de matériel à l’artiste, en passant par l’imprimeur. Exemple avec Philippe Haumesser, dont les « hyperportraits » resacralisent la photographie… numérique.

 

« J’imagine mon travail en fonction des possibilités d’impression ». Cette petite phrase du photographe Philippe Haumesser, qui pourrait sembler anodine, voire logique pour certains, est en réalité presque iconoclaste. « Les photographes sont des experts de la photo, mais pas forcément de l’impression », explique Jean-François Genestout, directeur marketing Grand Format chez Canon. Le fabricant japonais de matériel d’impression, qui a racheté en 2010 son homologue néerlandais Océ, dont la gamme de tables à plat Arizona fait office de référence en matière d’impression numérique grand format, notamment en ce qui concerne le rendu des photographies, doit encore faire œuvre d’évangélisation. « C’est un marché très jeune, précise Jean-François Genestout. La première Océ Arizona n’a été lancée qu’en 2007 et l’impression numérique ne représente aujourd’hui que 5 à 10 % du marché grand format. L’innovation technologique va plus vite que les utilisateurs et les prestataires ».

Pourtant, certains early adopters réagissent plus vite que d’autres. C’est notamment le cas de Philippe Haumesser, photographe installé à Mulhouse et ambassadeur Canon depuis fin 2015. « J’ai été associé au lancement de la Pro-1000, première imprimante de la gamme imagePROGRAF PRO, dont les capacités et la qualité d’impression m’ont réconcilié avec le grand format. Aujourd’hui, je suis équipé en interne pour du tirage d’art », dévoile le photographe. Mais Philippe Haumesser travaille également avec un partenaire imprimeur, équipé en machines Océ Arizona, pour des œuvres sur supports plexiglas et verre, comme ses « Tesseracts ». Avec ces « hyperportraits » de danseurs imprimés sur plaques transparentes, Philippe Haumesser poursuit trois objectifs : restituer le mouvement et la trajectoire du danseur, décrocher la photo des murs pour l’installer dans un univers plus spatial, et redonner ses lettres de noblesse à l’art photographique, le « resacraliser », à l’heure où plus de mille milliards de photos numériques sont prises chaque année.

 

« J’imagine mon travail en fonction des possibilités d’impression », Philippe Haumesser, photographe

 

Photographie Philippe Haumesser

 

 

Au sein de cette série, le photographe a travaillé, fin 2016, avec Hamilton Nieh, danseur du Ballet de l’Opéra National du Rhin, pour créer une œuvre baptisée « Tesseract HWN », un assemblage tridimensionnel de 8 plaques de plexiglas triplements imprimées (couleur, blanc de soutien, couleur) et disposées selon les règles de proportion du nombre d’or. « J’ai poussé les technologies d’impression jusqu’à leurs limites, explique Philippe Haumesser. Mon exigence était très forte en ce qui concerne la chromie et la qualité du plexiglas ». Résultat : une série numérotée et signée, déclinée en quatre formats (small, medium, large et extra-large) en fonction du public visé, et limitée à dix exemplaires. « Le format extra-large est destiné aux grands collectionneurs, aux institutions et aux galeries d’art », précise Philippe Haumesser. Ou quand l’impression numérique ouvre la voie à la personnalisation de la photo.

Prochaine étape : l’impression du « Tesseract » sur verre. Pour ses besoins, le photographe s’est rapproché de Prestimage (Montreuil, 93), ancien laboratoire photographique reconverti dans l’impression et la découpe numérique et notamment spécialisée dans l’impression sur verre. « Le verre est aussi transparent que le plexiglas, mais l’œil perçoit immédiatement qu’il s’agit d’un matériau plus noble », assure Denis Augugliaro, directeur général de Prestimage (voir encadré). Philippe Haumesser ne semble pas avoir fini d’explorer le potentiel de l’impression numérique.

 

 

QUI FAIT QUOI ?

 

Photographe :

Philippe Haumesser (Mulhouse, 68)

Imprimeur :

Prestimage (Montreuil, 93)

Fabricant :

Canon (Courbevoie, 92)

Fournisseur verre :

Macocco (Bagnolet, 93)

 

 

L’impression numérique sur verre
Encres UV sur plexiglas
 TECHNIQUE : IMPRESSION SUR VERRE

L’impression numérique sur verre est une technique que peu de prestataires maîtrisent parfaitement, car elle demande une véritable expertise. La société Prestimage, avec qui travaille le photographe Philippe Haumesser, s’en fait une spécialité. Si les encres UV accrochent bien sur le plexiglas, c’est un petit peu plus difficile sur le verre, qu’il convient donc de préparer soigneusement, d’abord en le nettoyant à la laine d’acier dite « triple zéro » afin d’enlever toutes les particules, puis en le « flammant ». « Le flammage est une technique utilisée depuis longtemps en sérigraphie, mais également dans l’industrie automobile sur les carrosseries plastiques avant la pose de la peinture, explique Denis Augugliaro. Avec un flammeur, un gros chalumeau à air comprimé et butane, on flamme le verre afin d’en dilater les molécules. Ensuite, il faut imprimer dans les vingt minutes qui suivent car, après, les molécules du verre se “referment” sur l’encre ». L’impression est réalisée sur table à plat UV grand format. Chez Prestimage, sur une Océ Arizona 350 GT ou 550 GT (Canon)

 

Résumé
Impression numérique : la photo change d’objectifs
Titre
Impression numérique : la photo change d’objectifs
Description
Tirages d’art, séries limitées, grands formats, nouveaux supports… L’innovation technologique en matière d’impression numérique ouvre de nouveaux horizons aux photographes les plus aventureux et rapproche tous les acteurs de la filière, du fabricant de matériel à l’artiste, en passant par l’imprimeur.
Auteur

Journaliste spécialisé dans le domaine des industries graphiques, Florent Zucca est rédacteur en chef du magazine IC LE MAG / Industries Créatives, où il analyse les opérations de personnalisation menées par les marques en matière de retail, de packaging, de décoration et de communication. Diplômé de l’ISCPA Lyon (Institut Supérieur de la Communication, de la Presse et de l’Audiovisuel), il a auparavant travaillé, pendant près de dix ans, dans la presse économique.