La start-up SnapPress débarque sur un marché de l’imprimé connecté très atomisé avec l’ambition de créer un outil standard capable d’augmenter tous les supports.
Son arme : le « drop » ou la possibilité de poster des messages en réalité augmentée sur des supports physiques. Mais comment s’imposer sur un marché encore sans usage ? Eléments de réponse avec Christophe Bossut, cofondateur de SnapPress.
Qu’est ce que SnapPress ?
SnapPress est le premier navigateur sur papier. Grâce à l’appareil photo de leur smartphone ou tablette, les utilisateurs peuvent « snaper » tous types d’imprimés (magazines, livres, packagings, affiches, etc.) afin de révéler les contenus numériques qui s’y cachent. C’est une nouvelle expérience de lecture qui donne accès à une multitude d’informations : vidéos, jeux, animations 3D, offres promotionnelles, contenus exclusifs…
Comment vous est venue l’idée de SnapPress ?
Nous nous sommes appuyés sur l’expérience du Groupe Revue Fiduciaire, dont je suis directeur général délégué, et qui a développé une application de papier augmenté pour ses supports professionnels (voir ci-contre). Face au succès rencontré, nous avons pensé qu’un usage BtoC était accessible. Or, il n’y a pas d’usage, car aujourd’hui il faut une soixantaine d’applications, soit une par support ou par imprimeur, pour accéder à l’ensemble des contenus augmentés du marché. Nous avons donc, avec SnapPress, créé un « lecteur universel », qui permet de lire les contenus augmentés, mais également, et c’est là que se trouve la véritable valeur ajoutée de SnapPress, de « droper », c’est à dire de poster des messages en réalité augmentée sur les supports physiques.
« Avec SnapPress, nous avons créé un lecteur universel »
Comment fonctionne le « drop » ?
Drop utilise la fonction « Messenger » de Facebook. On envoie un « post » via Messenger à Drop by SnapPress, qui s’occupe ensuite de « droper » le message sur le support physique. SnapPress est ainsi le seul intervenant à pouvoir autoriser l’utilisateur à droper quelque chose. On se positionne comme un navigateur. On veut que les gens viennent éditer du contenu sur ce navigateur. Mais je le répète, pour l’instant, il n’y a pas d’usage.
Dans ce cas, comment créer cet usage et inciter les gens à « droper » ?
Nous allons chercher les 15-25 ans. Au début, l’idée est de les inciter à droper dans les livres de maths. D’ailleurs, les éditeurs scolaires réagissent très vite et s’intéressent de près à SnapPress. Ensuite, quand les gamins se rendront compte que c’est génial de droper dans les manuels, ils le feront dans les magazines. Quand vous êtes un adolescent et que vous voulez faire passer un message, soit vous agissez dans le cercle privé, soit sur les réseaux sociaux, mais vous ne vous adressez qu’à votre propre réseau. En dropant sur L’Express ou Télé 7 Jours, vous accédez à une audience de plusieurs dizaines de milliers de lecteurs. SnapPress, c’est une fenêtre d’exposition.
« Nous avons inventé le post-presse »
Cela sera-t-il suffisant ?
Tant que le drop ne sera pas installé dans les cours d’école, il n’y aura pas d’usage. Mais il faut se tenir prêt. Les éditeurs, les agences, les imprimeurs et tous les acteurs de la chaîne graphique doivent se préparer et créer du contenu pour interagir avec cette communauté potentielle. Nous avons créé un plugin pour le logiciel In Design, téléchargeable gratuitement sur l’Adobe Store, qui permet aux éditeurs de scénariser la réalité augmentée. Et nous avons mis en place une solution SaaS, baptisée Tower, qui leur permet de modifier en temps réel leurs documents déjà augmentés ou d’importer de nouveaux PDF, même déjà imprimés, afin de les augmenter à l’aide de nos calques interactifs. Le pré-presse existe, nous avons inventé le post-presse.
Parallèlement à cela, nous développons également des robots capables de produire du contenu qui sera dropé sur les affiches de cinéma, des packaging ou des livres, afin de générer du trafic.
Un ambassadeur stratégique
Pour aller à la rencontre de sa cible – les 15-25 ans – SnapPress s’est associé au « plus jeune éditeur de France », Guillaume Benech. Du haut de ses 16 ans, Guillaume Benech est à la tête de L’Petit Mardi Company, une maison d’édition qui édite un magazine (L’Petit Mardi) et des ouvrages dédiée à la « démocratisation de la culture ». Lui même auteur et conférencier déjà émérite, Guillaume Benech est une véritable star, notamment chez les plus jeunes. Depuis le lancement officiel de SnapPress, qu’il utilise évidemment pour son magazine, le jeune entrepreneur assure la promotion de l’application, qui a pensé toute sa stratégie marketing autour de son célèbre ambassadeur.